L'agrobusiness, qu'est-ce que c'est ?

L’industrialisation de l’agriculture et la mondialisation des marchés a considérablement chamboulé les pratiques agricoles depuis plusieurs décennies maintenant. Un véritable secteur économique s’est constitué autour de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Ses acteurs et ses principales activités visent à répondre à un besoin grandissant du secteur dans le monde des finances et de l’entreprise. Mais qu’est-ce que l’agrobusiness, exactement ?

L’agrobusiness est un terme relativement récent qui désigne l’ensemble des activités économiques relatives à la production, la transformation et la commercialisation des produits issus de l’agriculture.

Aux antipodes de l’agriculture classique qui était essentiellement vivrière, il se base sur l’énorme capacité de production de la mécanisation actuelle du processus de production et de transformation. À cheval entre les champs de production, le monde de la transformation et celui de la commercialisation, il englobe une multitude d’activités très diversifiées autour des produits issus de l’agriculture et de l’agro-industrie.

L’agrobusiness couvre intégralement les activités économiques liées à la filière agricole dans les secteurs financiers et commerciaux, allant des intrants à la commercialisation des produits agricoles en passant par la transformation industrielle, tout en s’intéressant également à la production et la vente des engrais, des semences, des machines agricoles et à l’agroalimentaire. Compte tenu des nouveaux enjeux de l’agriculture, comme l’intégration des nouvelles technologies, la mondialisation, la culture intensive, l’environnement, il s’agit du secteur qui cerne le plus les réalités actuelles de la filière agricole. 

LES PRINCIPAUX ACTEURS DU SECTEUR

Le marché de l’agrobusiness est dominé par de grandes entreprises comme Nestlé, Unilever, Tyson Foods, ou encore Danone, Cargill, Kraft Foods, etc., qui détiennent l’écrasante majorité du chiffre d’affaires du secteur. A titre d’exemple, 50 % du marché des technologies agricoles, d’une valeur de 120 milliards de dollars, sont détenus par les trois plus grandes entreprises du secteur, à savoir Deere, CNH Industrial et AGCO. De même, en 2018 le marché mondial des engrais était dominé par trois grandes firmes : Agrium, Yara et Mosaic.

LES SECTEURS CLÉS DE L’AGROBUSINESS

La force de la production agricole internationale constitue le premier facteur de développement de l’agrobusiness. Avec une productivité en augmentation continue grâce à l’usage des machines dans le processus de production, l’agriculture assure la sécurité alimentaire de la population mondiale et fournit l’alimentation destinée au bétail qui procure à son tour la matière première au secteur de la transformation agroalimentaire (lait, viande, œufs, gélatine, etc.). Selon les prévisions internationales, la production agricole mondiale devrait augmenter de 70% d’ici 2050. Actuellement, un grand nombre d’activités économiques dépend de la production agricole (engrais, semences, production agroalimentaire, commercialisation, etc.).

L’agroalimentaire est un secteur phare de l’agrobusiness, boosté par les innovations technologiques, l’explosion de la demande internationale et la mondialisation. Le secteur a pour but de subvenir aux besoins alimentaires d’une population mondiale en constante évolution. En France, c’est l’un des secteurs leaders sur le plan économique, avec un chiffre d’affaires d’environ 180 milliards d’euros et un peu plus de 400 000 emplois. Il existe un grand nombre de métiers dans l’agroalimentaire.

La distribution des produits agricoles et agroalimentaires est un secteur florissant et indispensable pour l’économie internationale et qui ne connaît pas la crise car le risque d’essoufflement du besoin et de la demande n’existe pas. Cela se répercute favorablement sur l’emploi dans le secteur. Ainsi, chaque année, de nombreux commerciaux sont recrutés dans la distribution et la commercialisation des produits issus de l’agriculture et de l’agroalimentaire, par exemple.

Après l’industrialisation et l’introduction des machines dans le secteur agricole, c’est au tour des nouvelles technologies, surtout l’intelligence artificielle et la recherche en biotechnologie, de faire leurs preuves. En effet, depuis quelques années, les centres de recherche et développement (R&D) réfléchissent à la possibilité d’avoir recours à des robots pour une autogestion des exploitations agricoles. De nombreux projets en la matière sont actuellement à l’étude ou en phase de test.

COMMENT TRAVAILLER DANS L’AGROBUSINESS ?

L’agrobusiness est un secteur stratégique, qui a ses propres spécificités et ses propres enjeux. Le besoin en professionnels conscients de ses particularités rend donc indispensable le fait d’avoir suivi une formation spécialisée si vous souhaitez travailler dans le secteur.

Pour répondre à l’expansion progressive de l’agrobusiness et aux besoins en ressources humaines qualifiées, l’IHEDREA propose aux étudiants une grande multitude de filières autour des secteurs de l’agriculture, l’élevage, l’agroalimentaire, l’agro-industrie, etc. Des parcours du niveau Bac jusqu’aux formations de cadre de niveau Bac+5, l’école spécialisée dans le management des territoires et l’agrobusiness met le monde de l’agrobusiness à la portée de tous (étudiants, apprenants, professionnels) avec des formations spécialisées de haut niveau :

FAQ - Tout savoir sur l'agrobusiness

Vous entendez parler de drones, capteurs, IA… mais à quoi ça sert concrètement ? Aujourd’hui, la technologie s’invite à toutes les étapes du cycle agricole. Les exploitants peuvent suivre en temps réel l’état de leurs parcelles grâce à des capteurs ou des images satellites. Les algorithmes analysent les données pour ajuster les apports en eau ou en engrais. Résultat : moins de gaspillage, des rendements mieux maîtrisés.

La robotique prend aussi le relais sur certaines tâches chronophages comme la récolte ou le désherbage. Et du côté de la transformation, la traçabilité progresse grâce à des solutions comme la blockchain. Tout cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais une chose est sûre : les métiers de l’agrobusiness évoluent vite, et ceux qui les pratiquent aussi.

C’est simple. L’agrobusiness, c’est l’ensemble du secteur économique lié à l’agriculture : production, transformation, transport, distribution, export, financement. Un système complet. L’agro-industrie, elle, ne concerne que la transformation des matières premières agricoles.

Si vous travaillez dans l’agrobusiness, vous pouvez être impliqué dans la gestion de filières, le commerce de matières premières, ou encore la logistique alimentaire à l’international. Si vous êtes dans l’agro-industrie, vous êtes plus directement sur les lignes de production ou dans les services R&D d’une entreprise qui transforme des produits agricoles.

Ce secteur recrute dans des domaines variés. Vous aimez le terrain ? Vous pouvez gérer des exploitations, accompagner des producteurs, ou travailler dans la logistique agricole. Plutôt commerce ? Les fonctions de négociant, acheteur, responsable export ou chef de produit sont très présentes.

Vous avez une appétence pour le droit, la stratégie ou l’environnement ? Le secteur a besoin de juristes, d’experts en politiques agricoles, de consultants, de spécialistes des filières durables. Les ONG, les institutions publiques, les coopératives, les banques agricoles recrutent aussi des profils formés à ces enjeux.

Et si la tech vous attire, les start-up agtech et les pôles d’innovation sont toujours à la recherche de talents pour développer des outils numériques adaptés aux besoins agricoles.

Découvrez les métiers de l’agroalimentaire accessibles après une formation à l’HIDREA : management, droit, commerce… 

La question mérite d’être posée. Oui, l’agrobusiness peut intégrer des pratiques durables — et c’est même une attente forte du marché. 

Les entreprises qui investissent dans l’agriculture régénérative, les circuits courts, la réduction des intrants ou la revalorisation des déchets agricoles montrent qu’un modèle économique peut coexister avec un engagement environnemental.

La pression monte : réglementation, consommateurs, changement climatique. Ceux qui anticipent ces changements, plutôt que de les subir, seront mieux armés !

L’accès aux ressources agricoles est un levier de pouvoir. La question n’est pas seulement économique, elle est aussi politique. Qui contrôle les terres, les semences, les filières de distribution ou les voies d’exportation contrôle une partie de l’alimentation mondiale.

Des pays achètent des terres à l’étranger pour sécuriser leur approvisionnement. Des tensions commerciales surgissent autour du soja, du blé ou de l’eau. En parallèle, des réglementations internationales influencent la façon dont les denrées circulent ou se négocient.

Si vous travaillez dans ce secteur, vous devez comprendre ces rapports de force. Ce ne sont pas des abstractions : ils peuvent affecter le prix d’une matière première, bloquer une cargaison, ou redessiner une filière entière.

Quand les chaînes de production sont bien structurées, l’agrobusiness peut faire beaucoup pour la sécurité alimentaire : améliorer les rendements, limiter les pertes après récolte, stocker et transporter dans de bonnes conditions, rendre la nourriture accessible là où elle manque.

Le problème, ce sont les déséquilibres : certaines zones sont suréquipées, d’autres manquent de tout. Le défi, ce n’est pas seulement produire plus, mais produire mieux et répartir équitablement. C’est là que les compétences en gestion de filières, en planification logistique, et en partenariat international prennent tout leur sens.

Contribuer à la sécurité alimentaire ne relève pas de la bonne volonté : c’est une combinaison d’efficacité, de stratégie et d’investissement durable.

On ne vous demandera pas d’être un expert en tout. Mais pour travailler dans l’agrobusiness, mieux vaut avoir une vision d’ensemble, un bon sens de l’organisation, et la capacité à dialoguer avec des profils très différents.

Voici les compétences qui font la différence :

  • Comprendre les mécanismes économiques agricoles (prix, marché, régulations)
  • Savoir gérer un projet complexe avec plusieurs acteurs
  • Être à l’aise avec la donnée agricole et les outils numériques
  • Avoir des bases solides en droit, commerce international ou développement durable
  • Et surtout : être capable d’adapter son discours à son interlocuteur — agriculteur, décideur public, investisseur ou ingénieur.